En partenariat avec le réseau d’associations Women Safe & Children, l’Association des Agences-Conseil en Communication (AACC) dévoile les résultats de sa dernière étude sur le harcèlement sexiste, sexuel et moral en agence de communication. Cette consultation a été menée par OpinionWay, auprès de 582 professionnels actuellement en poste (ou ayant travaillé en agence au cours des trois dernières années) en janvier 2025.
La 3ème édition de ce « baromètre » confirme une nette baisse de la tolérance à l’égard de tels faits, ainsi qu’une meilleure prévention, mais aussi un retour à la hausse de certains formes de harcèlement. L’AACC souligne l’importance de poursuivre les efforts pour maintenir un climat de confiance et continuer de libérer la parole.
Voici les principaux enseignements :
En agence ce communication, les collaborateurs osent davantage aborder les sujets de harcèlement et agir en conséquence :
- 81% des répondants considèrent que l’égalité et la parité doivent être des priorités pour les agences : +7 points vs 2021 et -2 points vs 2023.
- 67% des moins de 30 ans sont en attente de solutions concrètes de la part des agences.
- 71% déclarent savoir comment réagir s’ils sont témoins ou victimes de harcèlement : +6 points vs 2023.
Les dénonciations des faits progressent :
- 33% des témoins déclarent avoir signalé un fait de harcèlement : +11 points vs 2021 et +5 points vs 2023.
- 39% des victimes ont dénoncé leur situation : +17 points vs 2021 et +9 points vs 2023.
Les hommes sont également plus nombreux à parler :
- 35% des hommes déclarent avoir été victimes de harcèlement moral : +5 points vs 2021 et +5 points vs 2023.
- 15% des hommes déclarent avoir été victimes de harcèlement sexuel d’ambiance : +7 points vs 2021 et +9 points vs 2023.
- 9% des hommes déclarent avoir été victimes de harcèlement sexuel : +4 points vs 2021 et +6 points vs 2023.
Les inégalités hommes-femmes remontent :
- 45% des répondants indiquent que l’égalité femmes-hommes en matière de rémunération est de plus en plus appliquée : +13 points vs 2021.
- 36% pensent que les rémunérations sont plus élevées pour les hommes : -1 point vs 2021 et +2 points vs 2023.
- 35% pensent que l’accès aux postes à responsabilités est plus facile pour les hommes : -1 point vs 2021 et +6 points vs 2023.
- 33% pensent que les évolutions de carrière sont plus faciles pour les hommes : +1 point vs 2021 et +6 points vs 2023.
Le harcèlement sexiste et sexuel progresse de nouveau lui aussi :
- Témoins de harcèlement sexuel d’ambiance : 37%, c’est idem vs 2021 et +6 points vs 2023.
- Témoins de harcèlement sexuel : 21%, c’est +1 point vs 2021 et +5 points vs 2023.
- Témoins de harcèlement moral : 43%, c’est -9 points vs 2021 et -1 point vs 2023.
- Victimes de harcèlement sexuel d’ambiance : 21%, c’est -3 points vs 2021 et +3 points vs 2023.
- Victimes de harcèlement sexuel : 11%, c’est +2 points vs 2021 et +3 points vs 2023.
- Victimes de harcèlement moral : 37%, c’est -1 point vs 2021 et +1 point vs 2023.
En même temps,
La peur reste un frein au signalement des faits :
- 54% des répondants redoutent d’être pénalisé dans leur travail.
- 38% craignent de ne pas être pris au sérieux.
La prévention contre le harcèlement en agence se relâche :
- 51% des agences ont mis en place un plan de lutte contre le harcèlement : -3 points vs 2021.
- 61% des agences ont mis en place des outils de surveillance : -3 points vs 2021.
- 57% des agences ont mis en place de l’information de la sensibilisation aux risque de harcèlement : -8 points vs 2021.
Et le suivi des signalements peut encore s’améliorer :
- 37% des répondants témoins ou victimes indiquent que des actions ont été mises en place à la suite des signalements : +10 points vs 2021 et +7 points vs 2023.
- 33% des répondants ne savent pas si cela a été suivi d’une action : -3 points vs 2023.
- 30% des répondants pensent que rien n’a été mis en place après la dénonciation : -4 points vs 2023.
L’AACC est engagée durablement contre le harcèlement
Depuis 2020, l’AACC a fait de la prévention du harcèlement une priorité, en l’intégrant à son label RSE Agences Actives et en signant un accord de branche dédié. L’association accompagne les agences dans la mise en place de solutions concrètes, pour inscrire cette vigilance dans la culture du secteur. Elle déploie plusieurs dispositifs clés :
- Une ligne d’écoute pour victimes et témoins de harcèlement, burn-out, out toute autre souffrance au travail
- Le guide pratique « Agir Ensemble Contre le Harcèlement Sexuel ou Moral en Agence »
- Ainsi que des formations inter-entreprises ou sur mesure pour managers, collaborateurs et référents CSE
Plus de 400 professionnels ont déjà été formés par le cabinet Équilibres, qui adapte ses modules aux réalités spécifiques des agences. En 2025, de nouveaux ateliers menés avec l’Académie Women Safe & Children viendront renforcer cet engagement : un « respectomètre » pour définir collectivement des repères de respect et une « fresque contre le harcèlement » pour sensibiliser aux impacts et co-construire des actions. L’objectif reste clair : favoriser le dialogue intergénérationnel, la cohésion et l’écoute active afin de garantir un environnement de travail sain et inclusif.
« La lutte contre le harcèlement ne peut être efficace que si elle s’inscrit dans le temps long. »
« Pour cela, les agences doivent continuer les formations, renforcer leurs dispositifs de prévention et d’accompagnement et s’appuyer sur des structures externes pour les accompagner » confie David Leclabart, Co-Président de l’AACC et Président d’Australie GAD.
Plus d’informations sur la consultation : Menée par OpinionWay pour l’AACC et le réseau d’associations Women Safe & Children, elle a été réalisée entre le 2 décembre 2024 et le 16 janvier 2025, auprès de 582 personnes travaillant en agence de communication ou y ayant travaillé au cours des 3 dernières années. Nombre de participants : 3002 en V1 / 1183 en V2. Les résultats présentés sont issus d’une consultation. Une consultation diffère d’un sondage car l’invitation se fait sur la base du volontariat et les résultats ne se veulent pas représentatifs de la population interrogée. La nature de l’enquête, sous forme de consultation, influe en partie sur le profil des participants qui sont ceux qui ont envie de s’exprimer sur ce sujet.
